Québec réduit drastiquement son immigration temporaire
- Marine Lobrieau
- 20 août 2024
- 2 min de lecture
Ce matin, le Premier ministre du Québec François Legault accompagné de Christine Fréchette
Ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a annoncé officiellement que Québec gèle le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) pour six mois dans la région de Montréal.

Le Premier Ministre du Québec, François Legault
La mesure entrera en vigueur le 3 septembre 2024.
Les demandes de permis de travail pour des emplois à bas salaire à Montréal ne seront donc plus étudiées en ce qui concerne des emplois dont le salaire est inférieur à 57 000 $.
Préoccupée par les conséquences de cette mesure, Me Pradelle Yimga réagit à cette annonce. « Les entreprises qui s’appuient sur ces travailleurs étrangers temporaires pourraient voir leur productivité grandement diminuée, projette Me Pradelle Yimga. Ces mesures pourraient affecter l’économie locale et la compétitivité de Montréal sur le marché national.»
Des conséquences économiques à court, moyen et long terme
Certains secteurs ne sont pas concernés par ce gel. Il s’agit des domaines de la santé, de la construction, de l’agriculture et de l’éducation.
Seulement des secteurs particulièrement touchés par la pénurie de main-d'œuvre ne seront plus autorisés à émettre des permis de travail pour venir renforcer leurs équipes.
« De nombreux secteurs comme la restauration et le manufacturier dépendent des travailleurs étrangers temporaires. Le gel du programme pourrait aggraver la pénurie de main-d'œuvre et entraîner une augmentation des coûts d’exploitation pour les employeurs qui ont des ressources limitées », craint Me Pradelle Yimga, avocate spécialisée en immigration.

Me Pradelle Yimga explique que cette mesure va entrainer une augmentation des coûts d’exploitation pour les employeurs qui ont des ressources limitées
Sur une note plus positive, cette annonce aura le mérite de renforcer la protection des travailleurs étrangers et de leur garantir de meilleures conditions de travail. « En limitant l’accès à des travailleurs à bas salaire, le gouvernement incite les employeurs à reconsidérer leurs pratiques salariales et à offrir de meilleures conditions de travail pour attirer et retenir des employés », détaille Me Yimga.
Québec freine l'accès à l’immigration temporaire
Depuis plusieurs semaines, de vives tensions existent entre Québec et Ottawa au sujet de l’immigration temporaire.
Pour l’accueil des demandeurs d’asile, Québec a demandé au fédéral de fixer des «quotas» par province. Il a par ailleurs exprimé le désir de réduire de moitié le programme de mobilité internationale qui permet à un employeur d’embaucher un travailleur étranger sans demander une EIMT.
Le programme des travailleurs étrangers temporaires était logiquement dans la ligne de mire de Québec puisque la modification de ses conditions est une compétence exclusivement provinciale. Ce qui veut dire que la province n’a pas à demander l’approbation du gouvernement fédéral pour apporter ses modifications.
Néanmoins, le gouvernement du Canada a bel et bien approuvé cette proposition comme le confirme Randy Boissonnault, Ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec va réduire ses missions de recrutement à l’étranger et déposer un projet de loi cet automne pour encadrer la venue d’étudiants étrangers sur son territoire.

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